Intelligence artificielle en Wallonie : le rôle de l’Agence du Numérique
L’intelligence artificielle s’impose comme un levier stratégique pour la Wallonie. À travers une série d’actions concrètes, l’Agence du Numérique accompagne entreprises, services publics et citoyens dans son adoption. Objectif : passer de la méfiance à la confiance, et faire de l’IA un moteur d’innovation au service de tous.
L’intelligence artificielle (IA) représente une opportunité stratégique pour la Wallonie. À ce titre, il s’agit d’une des priorités majeures de la stratégie numérique de la Wallonie. Afin de soutenir l’adoption de l’IA par les entreprises, les services publics et les citoyens, l’Agence du Numérique, en collaboration avec ses partenaires, déploie un ensemble d’actions concrètes visant à accélérer son intégration sur l’ensemble du territoire.
Antoine Hublet, expert en intelligence artificielle à l’Agence du Numérique partage sa vision et détaille les actions mises en place en Wallonie.
Adoption de l’IA en Wallonie : de la méfiance à la confiance
En Wallonie, l’intelligence artificielle n’échappe pas aux idées reçues et aux craintes quant à ses usages. Antoine Hublet insiste sur la nécessité de sensibiliser le grand public et les travailleurs à ce qu’est réellement l’IA. Il rappelle que l’IA n’est pas une baguette magique : sa performance repose avant tout sur la qualité des données disponibles. Même avec les dernières avancées, un projet sans données fiables reste voué à l’échec. Mais bien utilisée, l’IA est un levier concret de productivité. Une étude menée par l’AdN a révélé que 88 % des projets IA ont permis d’améliorer la compétitivité, ainsi que la qualité des produits ou services des entreprises accompagnées.
Il est essentiel de permettre aux citoyens de s’approprier l’IA et de la considérer comme un atout. L’objectif est que chacun puisse s’adapter aux nouvelles réalités technologiques et saisir les opportunités offertes par l’IA pour améliorer et enrichir ses compétences. Au-delà des tâches à faible valeur ajoutée, l’intelligence artificielle peut également contribuer à établir des diagnostics de cancer et à accélérer les recherches pharmaceutiques.
En Wallonie, l’enjeu est clair : il s’agit de faire évoluer les perceptions, d’éduquer et de rassurer le public quant au potentiel de l’IA.
Sensibiliser, former et accompagner les projets
L’Agence du Numérique a pour objectif d’accélérer l’adoption de l’IA en posant les bonnes questions aux entreprises et en les aidant à réfléchir à la pertinence de l’intégration de l’IA dans leurs activités.
À travers ses actions, l’Agence du Numérique cible principalement les PME wallonnes et le secteur public, avec des dispositifs d’accompagnement comme « Start IA », « Tremplin IA » et « Cap IA ». Ces initiatives visent à aider les organisations à identifier et développer des projets d’IA pertinents pour leurs besoins.
Lancés en 2020, les dispositifs rencontrent un véritable succès :
- Plus de 1100 demandes d’accompagnement ont été reçues
- Plus de 750 projets ont été réalisés
- 66 entreprises ont été reconnues pour leur expertise en IA
Des événements tels que des conférences et des ateliers, où les entreprises peuvent échanger sur les opportunités et défis liés à l’IA sont organisés. Les citoyens sont également ciblés par des actions de sensibilisation.

Une adoption croissante de l’IA en Wallonie
Les statistiques sont encourageantes :
- Les entreprises ayant bénéficié des dispositifs d’accompagnement de l’Agence du Numérique ont multiplié leurs investissements par 2,4.
- Les demandes d’accompagnement ont été multipliées par 2,5 entre 2023 et 2024, témoignant d’un intérêt croissant pour l’IA en Wallonie.
L’IA : Un atout essentiel à ne pas sous-estimer
Ignorer l’IA pourrait faire manquer des opportunités cruciales dans un environnement concurrentiel. La non-adoption de ces technologies pourrait empêcher les entreprises et les citoyens de bénéficier des gains de temps et de productivité qu’offre l’intelligence artificielle. Selon Antoine, “le véritable risque est de ne pas s’intéresser à l’IA et de ne pas l’utiliser”.